Xavier Conus, qui travaille sur les dynamiques entre l’école, les parents et les institutions éducatives a, dans le cadre de ses recherches, été amené à penser la dimension interculturelle, notamment à travers « l’approche des chocs culturels » développée par Margalit Cohen-Emerique, psychologue sociale d’origine tunisienne. Cette dernière a exploré les enjeux de l’interculturalité dans le champ du travail social. Par souci d’objectivité et d’éthique, M. Conus privilégie le terme d’« approche » plutôt que celui de « méthode ».
En lien avec le domaine de l’accueil familial de jour, l’intervention de M. Conus a mis en lumière les fonctions de relais et de médiatrices assumées par les coordinatrices. Il avance l’hypothèse que les principes de la communication interculturelle — en particulier la décentration, visant à comprendre le cadre de référence de l’autre et à faciliter la résolution des conflits — peuvent constituer une approche intéressante pour soutenir leur travail d’accompagnement pédagogique auprès des accueillant·es et des familles.
Jean-Claude Métraux a, pour sa part, souligné que toute transition peut être assimilée à une forme de migration et que l’arrivée d’un enfant dans un nouvel environnement de garde illustre pleinement cette idée.
Dans le contexte de l’accueil familial de jour, le rôle des coordinatrices consiste alors à faciliter l’expression des différents acteurs – accueillant·es et parents – en les aidant à mobiliser leurs ressources et leur capacité d’agir pour favoriser une dynamique de co-construction visant à créer un environnement d’accueil qui corresponde au mieux aux valeurs de chacune des parties.
En plus de cela, il a souligné l’importance de la posture adoptée par les professionnel·les, qu’il s’agisse des accueillant·es ou des coordinatrices. Cette posture doit être empreinte de bienveillance et d’ouverture. Selon lui, être à l’écoute de l’autre, en tenant compte de son histoire, permet de créer un véritable lien de confiance et d’éviter que ne s’instaure une dynamique de domination dans la relation. Cela est valable aussi bien dans la relation entre coordinatrices et accueillant·es que dans celle entre accueillant·es et parents, ou encore entre coordinatrices et parents.
Pour aller plus loin :
Accédez à la bibliographie de la journée