« Attention », dit le rongeur. « Il ne faut pas abuser des ressources de l’arbre, c’est fragile un arbre », nous fait comprendre le petit animal. Alors il commence à manger une, deux, trois pommes de pin jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Ensuite, notre écureuil se rabat sur les petites aiguilles tendres et sucrées. Une par-ci et une par-là, au final, il n’y en a plus. Même constat avec le tronc de l’arbre : à force de scier les branches pour allumer de grands feux le soir, pour lui et ses amis, l’arbre n’existe presque plus.
En définitive, notre écureuil a complètement dépouillé son ami l’arbre tout en s’obstinant à nous dire qu’il faut en prendre soin. Il ne reste qu’un morceau de tronc car même ses racines ont été rongées. À la fin du récit, le petit rongeur, à cause de son attitude démesurée de déni de sa surconsommation et de son gaspillage, se retrouve tout désemparé lorsqu’un groupe d’enfants le découvre sur son tronc et se rue sur lui à toute vitesse.
Cet album est une petite fable animalière sur le fait d’en vouloir toujours plus au point d’épuiser les ressources qui nous entourent. Sa lecture est assez drôle avec cet écureuil qui s’obstine à nous dire qu’un arbre est précieux tout en continuant d’en exploiter les réserves jusqu’à qu’il ne reste rien. Un album utile et nécessaire sur l’importance de réduire notre consommation et de mieux respecter la nature et les animaux qui l’habitent sans pour autant faire la morale aux enfants.
Encore un mot sur les couleurs orangées et très douces qui donnent beaucoup d’expressivité à l’écureuil. L’album se termine sur une double page vraiment très drôle et surprenante.
Tallec, O. (2020), Un peu beaucoup, Paris : L’Ecole des loisirs