Ce film documentaire montre de nombreuses séquences d’enfants entre 2,5 et 8 ans qui jouent à l’extérieur. On les voit grimper aux arbres, faire des cabanes, escalader des pentes raides et glissantes, jouer à cache-cache, patouiller avec de l’eau boueuse dans une nature qui pourrait présenter des dangers, certes, mais maîtrisés par des enfants qui connaissent leurs limites. Les adultes forcément présents – même si peu visibles à l’écran – assurent une attention à distance en laissant une grande autonomie aux enfants.
La pédagogie par la nature est une méthode pour créer ou renforcer les liens que l’on a avec notre environnement mais aussi le lien que l’on a avec soi-même.
S. Wauquiez
Les avantages de l’éducation dans la nature ne sont plus à démontrer : elle est un lieu de ressources, met à distance le stress et connecte l’être humain au vivant (plutôt qu’aux écrans…). Chez les tout-petits, les jeux à l’extérieur favorisent l’émergence des interactions de coopération et d’empathie et leur font vivre de riches découvertes sensori-motrices. Interrogées sur les bienfaits des moments passés au jardin ou au parc, les professionnel·les des garderies témoignent que les manifestations d’agressivité – taper, bousculer, mordre – diminuent de beaucoup lorsque les enfants jouent librement dehors.
Les diverses scènes montrant les enfants dans leurs activités autonomes sont entrecoupées d’interviews de Dominique Cottereau, Sarah Wauquiez, Elise Mareuil et Jean Epstein. Ces professionnel·les énumèrent les notions fondamentales qu’apporte la pédagogie de la nature : prendre soin du vivant, comprendre la notion de la temporalité des saisons, exercer sa concentration, savoir attendre, se repérer dans l’espace et développer des pôles d’intérêts favorisés par l’émerveillement, notion qui manque tant à de nombreux adolescent·es en détresse, affirme Epstein.
La question essentielle reprise par Elise Mareuil et Sarah Wauquiez tourne autour des conditions que les professionnel·les doivent créer afin que les sorties avec les enfants soient également pour elles une source de joie. Il faudra d’abord mener une réflexion sur les peurs et sur les résistances de tous les adultes, parents et professionnel·les : peur du risque, des accidents, du froid, des insectes qui piquent, des vêtements mal adaptés. Il faudra aussi trouver des solutions pour gérer le stress ; petit ou grand groupe d’enfants, choix d’un lieu connu où l’on peut se poser et laisser les enfants très autonomes. Faire évoluer une posture professionnelle qui permet le lâcher-prise et la confiance dans les enfants, enfin… qui permet à l’adulte d’exercer sa curiosité tout en étant attentif aux découvertes des enfants.
N’hésitez pas à visionner les bonus qui abordent la question de la résistance, des peurs et de la posture professionnelle (observation, curiosité, dialogue avec les enfants, etc.).
Jochum, A. (2023), Tous dehors ! , Carhaix-Plouguer : Préparons demain
A voir aussi :
Dion, C., Laurent, M. (2016), Demain, [S.l.] : Impuls
Dordel, J., Tölke, G. (2018), L’intelligence des arbres : comment les arbres communiquent et prennent soin des uns des autres, [S.l.] : Jupiter film
Dumas, J.-B. (2012), Et si on sortait ?, Lausanne : CREDE
Esposito, M. (2017), Le potager de mon Grand-Père, [S.l.] : Jupiter film
Feltin, M. (2015), Les enfants du dehors, Strasbourg : Ana Films ; Mosaïk TV
Imhoof, M. (2012), More than honey : et si les abeilles disparaissaient, [S.l.] : Frenetic