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Compétences professionnelles

S’engager pour accompagner – Valeurs des métiers de la formation

De Mireille Cifali
Aujourd’hui, une coordinatrice de l’accueil familial de jour se doit de proposer un accompagnement pédagogique aux accueillantes dont elle a la responsabilité. Mais qu’est-ce donc ? Et comment lui donner forme ?
La lecture de l’ouvrage de Mireille Cifali nous offre un éclairage passionnant sur la construction de cette posture. Elle parle aussi de l’importance et de l’influence du rôle de celui qui accompagne dans le processus de l’autre.
Une lecture qui nous amène à réfléchir à notre engagement dans l’accompagnement pédagogique des accueillantes.
En route pour une métamorphose !

C’est depuis la création des réseaux d’accueil de jour de l’enfant que la fonction de coordination de l’accueil familial de jour existe. Au début, la qualité de l’accueil était principalement envisagée en lien avec le nombre d’enfants accueillis. Les accueillant·es en milieu familial devaient respecter ce quota qui, par extension, déterminait la qualité de l’accueil en favorisant leur disponibilité pour les enfants.

Aujourd’hui, le paradigme évolue. Il ne suffit plus d’assurer la qualité des soins de base prodigués à l’enfant pour définir la qualité de l’accueil. En juin 2021, le canton de Vaud représenté par l’OAJE a demandé aux structures de coordination d’assurer un accompagnement pédagogique des accueillant·es. Ce rôle était, bien évidemment, déjà endossé par les coordinateurs·trices de l’accueil familial de jour mais sans visée particulière.
L’injonction du canton donne une autre place à ce rôle et lui confère une importance centrale.

L’évolution de la représentation de la fonction de coordinateur·trice ainsi que la volonté de promouvoir l’accueil familial de jour nous incite à penser à ce nouveau rôle et à comment il prend forme dans le contexte de l’accueil familial de jour.

Dans son livre, Mireille Cifali [1] propose une définition de l’accompagnement qui peut sans difficulté être appliquée à la fonction de coordinateur·trice de l’accueil familial de jour. Pour elle, l’accompagnement ne peut exister sans engagement qui, à son tour, ne peut exister sans une rencontre. Cette dernière se fait dans un espace donné entre deux corps et deux manières d’être au monde.

Dans « S’engager pour accompagner » [2], Mireille Cifali partage sa pratique et son expérience de formatrice et d’accompagnatrice des étudiant·es dans leur propre processus.
Selon elle, l’accompagnement est individuel, spécifique et personnalisé. La manière d’être de celui qui accompagne et son ajustement ont comme visée l’avancée de l’autre.

Sa manière d’envisager cette posture comme un « travail sur soi dans notre rapport à l’autre », d’inscrire cette relation dans un espace d’intersubjectivité, nous oblige à aller chercher au fond de nous qui nous sommes et ce que nous voulons apporter à l’autre.

Mireille Cifali nous suggère de réfléchir à notre propre manière d’accompagner. Elle nous invite à découvrir qui l’on est et nous éclaire dans la construction de notre propre posture d’accompagnant·e.

 

[1] Mireille Cifali est professeur honoraire de l’université de Genève.
[2] Cifali, M. (2018), S’engager pour accompagner : valeurs des métiers de la formation, Paris : PUF