Un bonheur sans nuage à la lecture de ce livre, de l’émerveillement devant le deuxième ouvrage de Carson Ellis mais aussi du suspens, du rire et de la magie.
Voici la véritable histoire du cycle de la vie dans un petit coin de nature, en compagnie du monde fascinant des insectes. Où cela devient carrément génial, c’est que pour la première fois, nous allons entendre et parler leur langue ! Pour savourer ce dialecte improbable et partager cette lecture avec succès, il est indispensable de lire et relire ces dialogues à voix haute afin d’en soigner les accents et les tonalités !
L’auteure à choisi un grand format pour créer de l’espace. Avec ses illustrations à la gouache, elle nous invite à plonger notre regard au niveau du sol pour découvrir à chaque page un univers qui fourmille de détails narratifs.
De la sobriété dans le choix de la palette. Du vert, des variations subtiles de couleurs terre et bois, une pointe de rouge et de noir déposées sur un fond clair.
C’est inventif, raffiné ! Nous entrons de manière jubilatoire dans l’univers des insectes.
Un jour de printemps, Monsieur et Madame Libellule s’interrogent devant une petite pousse verte à peine sortie du sol. « Koi ke bzzz ? » dit l’un. « Za zu pat » lui répond l’autre. Ils vont être rejoints par toute une collectivité qui, au fil des jours, va suivre et prendre possession de ce végétal qui ne finit pas de grandir ! Voilà une aubaine pour se construire une cabane, s’y amuser ou encore se reposer.
Le temps passe et fait vivre à ce royaume minuscule grands bonheurs et petits drames. La petite pousse verte donnera le meilleur d’elle-même jusqu’à ce que l’hiver l’emporte et recouvre le sol d’un manteau blanc.
Mais au printemps suivant … grâce à tout ce petit monde, ce ne sera pas une seule pousse qui sortira de terre, mais bien une vingtaine sous le regard intrigué d’une créature à six pattes : « Koi ke bzzz ? »
Ellis, C. (2016), Koi ke bzzz ?, Paris : Hélium