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Politique et société

Et si l’on imaginait le travail de coordination de l’accueil familial de jour à la lumière de Pistoia ?

Pistoia, ville toscane, faisant office de précurseure d’une vision globale de la petite enfance. En effet, la culture éducative créée dans cette ville favorise la participation sociale de la communauté toute entière.
Les structures de l’enfance sont des lieux d’échange, de rencontre et de création.

Et si cette vision décloisonnée de l’accompagnement de l’enfant âgé de 0 à 6 ans et de sa famille devenait une source d’inspiration pour les structures de coordination de l’accueil familial de jour ? Comment favoriser une approche communautaire et participative des différents protagonistes ?

Dans l’ouvrage « Pistoia : une culture de la petite enfance » l’appréhension de la petite enfance est, sans aucun doute, bien différente de la nôtre ! En effet, notre manière d’envisager cette dimension, si importante de notre société, est plutôt cloisonnée. Le chemin que parcours l’enfant n’est que trop difficilement pensé comme un continuum. Les différentes structures tout comme les différentes étapes sont envisagées de manière distincte. À l’inverse, Pistoia nous montre qu’il est possible d’aborder les choses autrement, de les lier et de créer une politique qui favorise l’accompagnement des enfants et de leur famille.

Sans avoir la prétention de dire ce qu’il faut faire, il nous paraît tout de même intéressant de faire un parallèle avec le « petit » secteur qui nous concerne, celui de l’accueil familial de jour.

Ce secteur est souvent perçu de manière négative, non seulement par une grande partie des professionnel·les de l’enfance travaillant dans le collectif, mais également par la société de manière générale. À Pistoia règne une dynamique du partage d’idées et de compétences. Cette manière de mobiliser les différents protagonistes, tels que les professionnel·les de l’enfance, les parents et tout autre individu voulant s’investir pour cette cause, favorise une pensée commune ainsi que la participation sociale de la population.

Serait-il alors possible de s’en inspirer pour insuffler une nouvelle dynamique au sein de l’accueil familial de jour ?

L’une des co-autrices, Donatella Giovanini, coordinatrice des structures de la petite enfance à Pistoia, met en lumière le potentiel que l’on peut exploiter en tissant des liens entre différents secteurs.

À Pistoia, les coordinatrices pédagogiques jouent un rôle de médiatrices et créent des opportunités de rencontres qui permettent aux différents protagonistes de faire connaissance et de se raconter. Dans le meilleur des cas, ces échanges sont sources de créativité et donnent naissance à de nouveaux projets.

Réfléchir ensemble, disposer de lieux communs, créer conjointement des événements qui rassemblent, se former ensemble…. Voici quelques exemples qui nous permettent aisément de voir comment nous pourrions tenter de faire sortir de l’ombre le secteur de l’accueil familial de jour. Nous pourrions aller à la rencontre de nos collègues qui travaillent dans le collectif lors de formations ou de moments partagés en présence des enfants. Nous pourrions aussi, tout simplement, commencer par présenter notre travail, ses spécificités, ses écueils et sa richesse. Tout comme ce qui nous questionne et ce avec quoi nous ne sommes pas en accord…

Est-il possible que les coordinatrices de l’accueil familial de jour se positionnent d’une manière similaire face aux directions et aux réseaux ? Est-il possible de briser les murs et de décloisonner les secteurs pour enfin envisager l’accueil de jour de l’enfant autrement ?

Et pourquoi pas !!!

 

Galardini, A. L., Giovannini, D. (2020), Pistoia : une culture de la petite enfance, Toulouse : Érès